Des milliers de manifestants vêtus de noir ont envahi les rues de la capitale haïtienne ce mercredi, exprimant leur colère face à l’insécurité grandissante qui frappe la région métropolitaine et plusieurs autres zones du pays.
À l’appel de plusieurs organisations, des résidents de différents quartiers – dont Canapé-Vert, Turgeau, Carrefour-Feuilles, Debussy, Pacot, Carrefour et Delmas – ont défilé pour dénoncer l’incapacité du gouvernement à endiguer la violence des gangs armés. Ces groupes criminels étendent leur emprise sur de nouveaux quartiers, plongeant la population dans un climat de terreur permanent.
Les artères principales, notamment la route de Delmas, ont été barrées par des pierres, des ordures et des tessons de bouteilles, témoignant de la détermination des manifestants. Ces derniers entendaient marcher vers la Villa d’Accueil et la Primature, sièges du pouvoir exécutif, mais ont été bloqués par les unités spécialisées de la police.
La manifestation intervient dans un contexte d’escalade de la violence armée. Depuis lundi, la ville de Mirebalais est le théâtre d’affrontements entre la population, la police et des gangs qui ont pris le contrôle partiel de la zone. Les assaillants, équipés d’un blindé, ont fait une incursion spectaculaire dans la prison civile de la commune, libérant plus de 500 détenus.
Par ailleurs, des attaques ont été signalées dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince, notamment à Delmas 30, Delmas 32 et Christ-Roi, où les habitants vivent dans la peur des extorsions, enlèvements et tueries perpétrés par les bandes armées.
Les manifestants accusent les autorités de passivité et réclament des actions concrètes pour rétablir l’ordre. Face à la détérioration de la situation, la population exige une réponse sécuritaire plus ferme, alors que le pays traverse l’une des pires crises de son histoire récente.
La rédaction