Chers lecteurs, préparez-vous à une saga épique de civisme et de désillusion. Ce matin, le 11 mai 2025, votre humble serviteur, armé d’un patriotisme digne d’un héros de bande dessinée, s’est lancé dans une quête noble : exercer son droit de vote au référendum.
Imaginez-moi, chaussures de marche aux pieds quatre kilomètres, une broutille pour un citoyen dévoué, chapeau vissé sur la tête, le soleil de mai, un allié sur et fidèle, et une bouteille d’eau congelée pour les heures d’attente, bien sûr. J’étais prêt à plonger dans les débats constitutionnels, à démêler les subtilités de notre système politique, et même à affronter les pickpockets et les buveurs de « zodevan » locaux.
Ah, les délices de la démocratie ! J’avais soigneusement préparé mon esprit aux discussions sur la primature, où le Premier ministre, élu par le président mais indéboulonnable, doit jongler avec les caprices de nos parlementaires, ces agents de développement autoproclamés. J’étais prêt à débattre de la procédure de remplacement d’un président empêché, et même à feindre l’optimisme face à l’insécurité et aux promesses d’éducation pour tous, ces mirages qui hantent nos rues.
Mais quelle ne fut pas ma surprise en arrivant au lycée, mon centre de vote désigné ! Point de foule, point d’urne, point de référendum. Seuls les cambistes et les écoliers, stoïques face à l’absurdité de la situation, qui m’ont informé que les cours commençaient à 8 heures et que, quant au référendum, Notre-Dame de Voltaire l’avait renvoyé sine die aux calendes grecques.
Ainsi, ma journée de citoyen modèle s’est transformée en une randonnée matinale de huit kilomètres, avec une bouteille d’eau fondue et un chapeau inutile. Mais, au moins, j’ai eu le temps de méditer sur les complexités de notre Constitution et sur l’absurdité de notre réalité politique.
Le Président Leslie Voltaire, pourtant si clair et net sur son agenda (« référendum le 11 mai 2025, élections en novembre 2025, passation de pouvoir à un président élu le 7 février 2026 »), semble avoir oublié de nous prévenir de ce petit détail : l’annulation du référendum.
Et vous, chers concitoyens, comment avez-vous passé votre journée de référendum ? Saviez-vous au moins de quoi il s’agissait ?
Dans ce pays où l’imprévu est la norme, où les promesses s’évaporent comme la rosée du matin, et où les référendums sont annulés sans préavis, une chose est sûre : l’humour reste notre meilleure arme. Alors, rions ensemble de cette nouvelle farce démocratique, et préparons-nous pour la prochaine, car, comme on dit chez nous, « se pa peyi a ki gen pwoblèm, se nou menm ki pa konprann li ».
Tout compte fait, on comprend qu’il y avait plus de référendum ce dimanche 11 mai 2025. Les autorités auront-elles la décence de s’excuser auprès des citoyens qui s’étaient préparés à ce Référendum annoncé haut et fort par Leslie Voltaire devant la face du monde ? Quelle illusion!
CJ Dwètsoubouch
Un citoyen engagé !
