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Le cerveau derrière l’enlèvement des missionnaires : “Yonyon” Germine Joly devant la justice américaine

Crédit photo: Germine Joly "Yonyon" accompagné apr des agents du FBI à l'aéroport Toussaint Louverture

Le cerveau derrière l’enlèvement des missionnaires : “Yonyon” Germine Joly devant la justice américaine

Crédit photo: Germine Joly "Yonyon" accompagné apr des agents du FBI à l'aéroport Toussaint Louverture

Le procès de Germine Joly, dit “Yonyon”, s’est ouvert devant un tribunal fédéral américain, où il est accusé d’avoir orchestré l’enlèvement de 17 missionnaires dont 16 Américains et un Canadien en octobre 2021 en Haïti. Ce crime avait secoué la communauté internationale, révélant l’ampleur de la crise des kidnappings dans le pays.

 

 

Les victimes, affiliées à l’organisation Christian Aid Ministries, avaient été séquestrées pendant plus de deux mois par le gang 400 Mawozo dans des conditions inhumaines. Leur libération avait finalement été obtenue après le paiement d’une rançon de 350 000 dollars.

 

Aujourd’hui, les États-Unis cherchent à prouver que Joly, bien qu’emprisonné en Haïti au moment des faits, était le véritable commanditaire de cette opération.

 

Lors des plaidoiries finales, l’assistante du procureur Karen Seifert a décrit Joly comme un “boss” des 400 Mawozo, affirmant qu’il avait supervisé l’enlèvement depuis sa cellule. Selon elle, les missionnaires étaient une “monnaie d’échange” pour faire pression sur le gouvernement haïtien et obtenir sa libération.

 

L’accusation s’appuie sur des messages textes et appels téléphoniques entre Joly et les chefs de gangs; le témoignage d’anciens membres des 400 Mawozo, transférés aux États-Unis et les déclarations d’agents du FBI, qui affirment que Joly a reconnu son implication lors d’un interrogatoire.

 

L’avocat de Joly, Allen H. Orenberg, a rejeté ces accusations, les qualifiant de “leurres”. Il avance qu’aucun missionnaire n’a entendu parler de Joly pendant leur captivité et selon lui, le véritable responsable serait Lanmò Sanjou, cousin de Joly et actuel chef des 400 Mawozo. D’autre part, l’homme de loi souligne que les témoins clés de l’accusation, Jean Pelice Zo et Jonas Isidor, sont des criminels peu fiables, motivés par des accords avec la justice.

 

Le jury doit maintenant décider si Joly, déjà condamné à 35 ans de prison pour trafic d’armes, est coupable des 16 chefs d’accusation liés à l’enlèvement des Américains.

 

Après des semaines de négociations, 5 otages avaient été libérés contre rançon. Mais contre toute attente, les 12 derniers s’étaient échappés seuls en décembre 2021. Des sources évoquent une possible trahison au sein du gang, certains membres refusant de libérer ces otages qui représentaient un levier pour Joly.

 

Si reconnu coupable, Joly risque la perpétuité. Ce procès marque un tournant dans la lutte contre l’impunité des gangs haïtiens, montrant que les États-Unis sont prêts à poursuivre leurs chefs, même depuis l’étranger.

 

La rédaction

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