Le magistrat Jean Joseph Lebrun a annoncé son retrait de la présidence du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ). Dans une lettre adressée à ses collègues le 22 avril, il a déclaré déléguer « pleinement et entièrement » ses pouvoirs à son vice-président, le magistrat Barthélemy Alténor, représentant des juges de la Cour de Cassation au sein du CSPJ.
Cette délégation, valable pour une durée indéterminée, permet à Alténor d’agir en son nom. Jean Joseph Lebrun avait été nommé à ce poste en novembre 2022 par l’ancien Premier ministre Ariel Henry, succédant ainsi à René Sylvestre, décédé en juillet 2021.
Certains observateurs, comme le juge Loubens Elysée du Réseau National des Magistrats Haïtiens, voient dans cette lettre une « démission voilée ». Selon lui, la loi prévoit déjà que le vice-président assure automatiquement l’intérim en l’absence du président, sans nécessiter une délégation formelle.
Il ignore les motifs exacts de ce retrait, mais évoque des problèmes de santé du magistrat Lebrun.
Cette décision intervient dans un contexte politique tendu, marqué par des discussions sur la possible dissolution du Conseil présidentiel de transition (CPT).
Certains proposent qu’un juge de la Cour de Cassation assume la présidence du pays. Toutefois, la nomination controversée de Lebrun – effectuée par un Premier ministre et non par le président de la République – soulève des questions sur sa légitimité à jouer un tel rôle.
DO