Les grandes puissances économiques du G7 ont manqué d’ambition, accusent des groupes de la société civile présents au sommet qui s’est déroulé cette semaine à Kananaskis, en Alberta. Ils déplorent notamment l’absence de toute initiative pour l’Afrique, pour le développement international ou encore pour la lutte contre la pauvreté.

Alors que les dirigeants du Canada, des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France, de l’Italie, de l’Allemagne et du Japon se réunissaient lors du dernier Sommet du G7, une question cruciale a été reléguée au second plan : celle du développement et de la coopération avec les pays d’Afrique et des Caraïbes. Pour Kate Higgins, directrice générale de Coopération Canada, qui représente plus de 100 organisations à travers le pays, cette édition 2025 n’a pas été à la hauteur des attentes, marquant un recul par rapport aux engagements passés du groupe.

En 2002, lors du Sommet de Kananaskis, le G7 avait placé la réduction de la pauvreté, la paix et le développement durable au cœur de ses priorités. L’Afrique avait alors occupé une place centrale dans les discussions, avec la participation active de l’Algérie, du Nigeria, du Sénégal et de l’Afrique du Sud.

Vingt-trois ans plus tard, l’agenda a radicalement changé. Cette année, les discussions ont principalement porté sur l’intelligence artificielle, les technologies quantiques et la gestion des minéraux critiques – des sujets essentiels, mais qui reflètent une vision davantage axée sur les intérêts économiques des pays riches. Les autres thèmes abordés, comme la lutte contre le trafic de migrants, la répression transnationale et les feux de forêt, ont certes une dimension internationale, mais ils occultent des problématiques fondamentales pour le Sud.

L’Afrique et les Caraïbes, laissées pour compte ?

L’absence remarquée des représentants africains et caribéens dans ce sommet interroge sur la place que le G7 entend accorder à ces régions. Pourtant, les défis y sont immenses : crises alimentaires, dette croissante, changements climatiques et transition énergétique nécessitent des partenariats renforcés, et non une marginalisation. Haïti, l’un des pays des Caraïbes qui traverse une crise sécuritaire et humanitaire n’a pas figuré dans les débats.

Alors que la Chine et les BRICS renforcent leur influence en Afrique, le G7 rate une occasion de réaffirmer son engagement en faveur d’une coopération équitable. Sans une inclusion réelle des voix africaines et caribéennes, les sommets internationaux risquent de devenir des espaces de dialogue fermés, loin des réalités des populations les plus vulnérables.

Si le G7 2025 a mis en avant des enjeux technologiques et sécuritaires, il a négligé les priorités humaines et de développements. Certains responsables d’organisations demandent un rééquilibrage lors des prochains sommets de ce club de riches indifférents aux défis du reste du monde.

La rédaction / Monopole

Source : Radio Canada