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Rosemila Petit-Frère hospitalisée : la famille et les proches inquiets appellent à sa libération

Crédit photo: Rosemila Petit-Frère retenue depuis 21 jours, hospitalisée après une hémorragie nasale

Rosemila Petit-Frère hospitalisée : la famille et les proches inquiets appellent à sa libération

Crédit photo: Rosemila Petit-Frère retenue depuis 21 jours, hospitalisée après une hémorragie nasale

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Mme Rosemila Petit-Frère, ancienne Mairesse de l’Arcahaie et ancienne Présidente de la Fédération Nationale des Femmes Maires d’Haïti (FENAFEMH), a été hospitalisée d’urgence dimanche en raison d’une crise. Sa famille et ses proches n’ont pas caché leur frustration et leur colère sur les conditions de détention de la Présidente Directrice Générale de Radio Télé Monopole. Elle est détenue depuis 21 jours à la Direction Centrale de la Police Judiciaire sans aucun motif d’accusation.

 

Durant toute cette période, elle ne s’est pas présentée devant un juge, ni formellement accusée d’aucun crime. Une situation dénoncée comme une violation flagrante de ses droits fondamentaux selon Me Mario Delcy et comme un signe inquiétant du dysfonctionnement chronique de la justice haïtienne. L’état de santé de la PDG de Radio télé monopole est préoccupant avec une hémorragie nasale inquiétante qui l’oblige depuis dimanche à prendre des soins dans un hôpital de la région métropolitaine. D’autant plus, Rosemila Petit-Frère a été opérée à quatre reprises à la tête.

 

Plusieurs organisations de femmes se mobilisent pour exiger sa libération, dénonçant un traitement jugé sexiste et discriminatoire à l’égard d’une femme engagée politiquement.
« Les femmes ont-elles donc le droit de faire de la politique dans ce pays ? », s’interrogeaient-elles face à ce qu’elles considèrent comme une volonté d’exclure les femmes des sphères décisionnelles.

 

Connue pour son implication dans les communautés locales et son travail au sein de la Fédération Nationale des Femmes Maires d’Haïti (FENAFEMH), Rosemila Petit-Frère a longtemps milité pour renforcer la place des femmes en politique et promouvoir leur formation citoyenne.

 

La Fondasyon Je Klere (FJKL), qui avait supervisé sa détention, s’était dite préoccupée par son état de santé. Selon l’organisation, Mme Petit-Frère avait subi plusieurs crises à la DCPJ sans prise en charge adéquate. Un médecin avait finalement été autorisé à lui prodiguer des soins, à la suite de fortes pressions de la société civile. Mais dimanche, la crise a été d’une extrême violence obligeant sa famille à l’hospitaliser.

 

La détention prolongée de Rosemila Petit-Frère sans jugement malgré son état de santé illustre les graves carences du système judiciaire haïtien. En théorie, la Constitution et les Lois de la République prévoient que toute personne arrêtée doit être présentée dans un délai de 48 heures devant un juge, afin de statuer sur la légalité de son arrestation. En pratique, ces délais sont rarement respectés.

 

Plusieurs facteurs expliquent cette dérive. Le manque d’indépendance judiciaire avec des magistrats soumis à des pressions politiques. La surpopulation carcérale avec plus de 80 % des détenus en Haïti sont en détention préventive prolongée, parfois pendant plusieurs années, sans jugement.

 

Il faut aussi souligner la faiblesse institutionnelle et l’absence de moyens financiers, de juges formés et de tribunaux fonctionnels ralentit considérablement les procédures. Et enfin le plus grand facteur reste l’Impunité et la non application de la loi ou une application de manière sélective, selon les rapports de force.

 

Ce cas rappelle que la détention illégale reste une pratique courante en Haïti, malgré les dénonciations répétées des organisations de défense des droits humains. La libération de Mme Petit-Frère devrait être une victoire pour ses partisans et les organisations de femmes, mais aussi pour la justice haïtienne.

 

« Vingt et un jours de rétention sans charges et sans juge naturel, c’est une atteinte grave à la démocratie », souligne un militant des droits humains contacté par Monopole.

 

La Rédaction / Radio Télé Monopole

 

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