Dans un monde où les frontières semblent s’estomper, où les voyages nous emmènent loin de nos terres natales, il y a une vérité qui demeure immuable : nos racines restent ancrées en nous, peu importe où nous allons. C’est cette idée poignante que Marvens Jeanty, poète, journaliste et traducteur, nous rappelle à travers son poème vibrant d’émotion.
Né un 21 novembre aux Gonaïves, Haïti, Jeanty incarne la fusion de deux mondes, celui de son pays natal et celui du Canada où il réside désormais. Diplômé en Linguistique de l’université d’État d’Haïti, sa plume est à la fois son cri et son refuge, exprimant la douleur de la séparation et la force des souvenirs.
Nous vous proposons ici la lecture de son poème.
Tout comme mes entrailles
ma plume gèle
mes mots saignent
mon cri atteint son paroxysme
mon silence s’étouffe
Mon poème se fait cadavre
Quand ma terre en sert de titre
Mon pays habite mon âme
on partage cette amertume itérative
cette souffrance sinusoïdale
Et cette hémorragie interminable
en tissant des rêves de nos sueurs
en allaitant l’espoir agonisé
Peu importe ta distance
ton pays fait racines en toi
C’est comme ce bout d’enfance
Qui te rattrape à l’improviste
Ce dernier sourire
Qui essaie de défier la mort
Marvens Jeanty
17-04-2024
Montréal Canada