Vingt-cinq ans après le double assassinat du journaliste Jean Léopold Dominique et de Jean-Claude Louissaint, le dossier judiciaire reste dans l’impasse. Malgré le rapport du juge instructeur Yvickel Dabrézil, déposé à la Cour d’Appel le 17 janvier 2014, aucune avancée notable n’a été enregistrée. L’association SOS Journalistes, dirigée par Guyler C. Delva, dénonce une enquête qui piétine et une justice défaillante.
Guyler Delva, journaliste militant et secrétaire général de SOS Journalistes, souligne que cette affaire est marquée par des intimidations et l’élimination de témoins clés. Il cite notamment le cas d’Oriel Jean, ancien chef de sécurité de Jean-Bertrand Aristide, qui avait publiquement désigné l’ex-président comme commanditaire du crime avant d’être assassiné à son tour.
Le dossier, transmis à la Cour de Cassation, n’a connu aucun progrès depuis plus d’une décennie. SOS Journalistes relève l’inaction du commissaire du gouvernement près cette instance, ce qui alimente les soupçons de complicité et d’obstruction volontaire à la justice.
Parmi les personnalités inculpées dans le rapport d’enquête figure l’ancienne sénatrice Myrlande Libérus-Pavert, membre du parti Fanmi Lavalas de Jean-Bertrand Aristide. L’organisation dénonce également la protection dont bénéficieraient certains suspects.
Face à cette situation, SOS Journalistes dénonce un “déni de justice inacceptable” et exige une action immédiate des autorités haïtiennes. “Le temps passe, et l’impunité persiste”, s’indigne Guyler Delva. Le cas Jean lépold Dominique n’est pas le seul. Briole Lindor un journaliste assassiné à Petit-Goave le 3 décembre 2001, Vladjimir Legagneur, un photojournaliste assassiné en 2018, Néhémie Joseph dans la ville de Mirebalais assassiné en Octobre 2019. Aucun de ces professionnels de la presse n’a trouvé justice. L’organisation annonce son intention de “franchir d’autres étapes” à partir de ce 3 avril 2025 pour contraindre l’État et la justice à agir.
Enfin, SOS Journalistes appelle la communauté internationale à exercer des pressions sur Haïti afin que ce crime emblématique ne reste pas impuni. Comme le rappelle l’association, “Les assassins sont dans la ville !” – une phrase que Jean Léopold Dominique répétait souvent dans ses éditoriaux matinaux sur Radio Haïti Inter.
La Rédaction