Une réunion spéciale s’est tenue lundi au Conseil de sécurité des nations Unies sur la situation d’Haïti avec la participation remarquable de la société civile représentée par l’organisation féminine « Nègès Mawon » en la personne de Pascale Solages. Cette dernière a présenté un sombre tableau sur le vécu au quotidien des femmes et des filles Haïtiennes dans les camps de déplacés.
Pascale Solage a souligné dans son intervention au Conseil de Sécurité que les femmes sont constamment violées et leurs corps sont utilisés comme butins de guerre.
Une intervention qui n’est pas passée inaperçue parce qu’avant elle, la Représentante spéciale du Secrétaire Générale en Haïti et cheffe du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), Maria Isabel Salvador avait présenté une situation catastrophique dans le pays avec l’avancée des gangs dans plusieurs autres régions en dehors de la Capitale Port-au-Prince. Mme Maria Isabel Salvador a attiré l’attention des membres du Conseil sur le risque d’un embrasement total qui pourrait atteindre un point de non-retour.
Le Ministre des affaires étrangères de la République Dominicaine a été très tranchant. Roberto Alvarez a appelé la communauté internationale à faire preuve de réelle volonté politique pour freiner l’élan des criminels qui s’approchent dangereusement des frontières après la prise de la ville de Mirebalais dans le département du Centre. Le Chancelier dominicain a rapporté que les douaniers dominicains ont saisi une cargaison de 36000 munitions et armes à feu en provenance des Etats-Unis d’Amérique et à destination d’Haïti.
La Représentante permanente de Guyana aux Nations unies, Carolyn Rodrigues qui intervenait au Conseil de sécurité au nom du groupe A+3 regroupant l’Algérie, le Sierra Leone et le Mozambique, a souligné que seulement 4% de la force multinationale sont sur le terrain, elle est incapable de mener de manière effective son mandat. Mme Rodrigues a indiqué que la MMSS doit être pleinement déployée avec des ressources adéquates afin de fournir à la police nationale haïtienne l’appui souhaité”, a-t-elle déclaré.
Les Pays du groupe A+3 ont appelé, en outre, à la pleine mise en œuvre du régime de sanctions imposé à Haïti. “C’est un outil qui permet de juguler les violences des gangs et d’endiguer le trafic d’armes et de munitions dans le pays. Sans accès aux armes et munitions illégales, les groupes armés ne seraient pas en mesures de prendre en otage l’ensemble du pays”, a soutenu Mme Rodrigues.
Notant la “nouvelle recrudescence des violences et autres actes de déstabilisation menés par les gangs criminels dans et autour de la capitale Port-au-Prince, les membres du Conseil se montrent “préoccupés par l’absence d’amélioration de la situation sécuritaire”, dans ce pays. Maria Isabel Salvador avait dans son intervention clairement informé que depuis Janvier 2025, la situation sécuritaire s’est totalement dégradée et la menace du chaos total est imminente.
Le Conseil de sécurité et la communauté internationale doit agir énergiquement pour soutenir les efforts visant à assurer la sécurité en Haïti a soutenu Maria Isabel Salvador.
La Représentante Spéciale du Secrétaire Général de l’ONU en Haïti a souligné, d’autre part, que les besoins en aide humanitaire ont augmenté en Haïti au moment où “le plan de réponse reste sous-financé”. Elle rappelle, à ce propos, que durant l’année écoulée, seulement 44% des fonds nécessaires à l’appui humanitaire ont été obtenus ce qui a limité l’acheminement de l’aide humanitaire.
Par ailleurs, “la crise des déplacés en Haïti a atteint, cette année, des niveaux inégalés, augmentant de près de 300% en seulement un an”, a déploré la diplomate. “Face aux coupes brutales de l’assistance humanitaire, la communauté internationale doit renforcer la coopération et les efforts de solidarité à tous les niveaux pour Haïti”, a-t-elle assuré.
La Rédaction
