Alors que la date des examens officiels approche à grands pas, un constat alarmant frappe l’éducation haïtienne : une fracture profonde se creuse entre les élèves, laissant des milliers d’entre eux dans l’incertitude la plus totale. Le phénomène, mis en lumière par l’observatoire Monopole, est le résultat direct de l’insécurité grandissante et de l’exode des populations, transformant de vastes pans de Port-au-Prince en zones de non-droit où les écoles ont fermé leurs portes.
La capitale haïtienne est désormais occupée à environ 85 % par des gangs armés, une réalité tragique que les conseillers politiques semblent n’évoquer que lors de leurs appels à l’aide à l’étranger, des requêtes qui, trop souvent, restent sans réponse concrète ou voient l’aide dilapidée sans reddition de comptes. Pendant ce temps, des milliers d’enfants, de la maternelle aux classes terminales, se retrouvent sans établissement scolaire, leurs rêves d’éducation brisés par la violence.
Parallèlement, quelques rares écoles, situées dans des quartiers relativement épargnés comme le Haut Delmas et Pétion-Ville, tentent, non sans mal, de maintenir une certaine normalité. Cette disparité flagrante soulève des questions fondamentales sur l’avenir de l’année scolaire en cours.
Des Questions Cruciales sans Réponse
Comment cette année scolaire sera-t-elle validée pour les élèves déplacés ? La question de la certification et de la reconnaissance de leur parcours éducatif reste en suspens. Comment l’État peut-il rester insensible à cette situation à quelques jours des examens officiels ? Le silence et l’inaction du ministère de l’Éducation nationale sont perçus comme un déni de réalité.
Où seront organisés les centres d’examens pour l’ensemble des élèves ? L’absence de planification pour les élèves des zones sinistrées est une source d’angoisse immense. L’inertie du ministère de l’Éducation nationale est particulièrement frappante. Le ministre, dont le comportement a été décrit comme indigne, semble plus préoccupé par des intérêts personnels que par la crise éducative sans précédent qui frappe la nation.
Un Appel Urgent à l’Action
Le cri d’alarme lancé par Monopole est plus que justifié. Il est impératif que l’État haïtien agisse de manière intelligente et rapide pour trouver une solution pérenne à la crise des élèves déplacés, à la veille de la fermeture des classes. Bien que le pays traverse une période exceptionnelle, le droit à l’instruction, garanti par la constitution, doit rester un principe fondamental et s’appliquer à tous les élèves, sans exception.
La situation actuelle met en lumière l’urgence de mesures concrètes et coordonnées pour garantir l’accès à l’éducation pour chaque enfant haïtien, où qu’il se trouve. L’avenir d’une génération est en jeu.
DSB/Monopole