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Rentrée scolaire 2025 en Haïti : entre retrouvailles des élèves, revendications des enseignants et climat d’insécurité

Crédit photo: Des élèves des écoles publiques

Rentrée scolaire 2025 en Haïti : entre retrouvailles des élèves, revendications des enseignants et climat d’insécurité

Crédit photo: Des élèves des écoles publiques

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Les élèves haïtiens ont repris officiellement le chemin de l’école ce mercredi 1er octobre 2025, date fixée par le Ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP). Pour l’occasion, la commune de Fort-Liberté, dans le Nord-Est, a été choisie afin d’éviter les risques liés à l’insécurité qui sévit dans le département de l’Ouest.

 

En parallèle, une cérémonie symbolique a eu lieu au Lycée Jean Marie Vincent de Carradeux, dans la commune de Tabarre, en présence de plusieurs responsables éducatifs de la zone métropolitaine, dont M. Étienne Louisseul France, Directeur départemental de l’Éducation de l’Ouest.

 

Alors que les élèves se réjouissaient de retrouver leurs camarades, la journée a pris une autre tournure pour les enseignants. Plusieurs professeurs du Lycée Jean Marie Vincent ont profité de la présence des autorités pour manifester leur mécontentement et réclamer la remise de leurs lettres de nomination.

 

« Le MENFP nous méprise. Il ne nous écoute pas et ne répond jamais à nos revendications », ont dénoncé certains d’entre eux, visiblement en colère. Une telle situation soulève des inquiétudes sur le nombre réel de jours de cours dont bénéficieront les élèves cette année, au vu du risque de grèves à répétition et de l’absentéisme chronique des enseignants, notamment dans les classes d’examen.

 

Au-delà des revendications, la rentrée 2025 s’inscrit dans un climat d’extrême précarité sécuritaire. Dans la capitale, Port-au-Prince, la réouverture des classes n’a pas eu l’effervescence habituelle. De nombreuses écoles ont été incendiées, détruites ou contraintes de déménager à cause des attaques armées. Déjà en 2022, alors que la situation sécuritaire n’était aussi détériorée, l’Unicef avait relevé dans un rapport de juin de l’année indiquée que 55 000 élèves n’éaient pas retournés en classe à cuase de l’insécurité.

 

Malgré un important dispositif policier déployé pour rassurer la population, la présence des élèves dans les rues est restée faible. Quelques artères de la région métropolitaine ont connu un regain de circulation et de petits embouteillages, mais sans véritable relance des activités économiques.

 

Cette situation pèse lourdement sur les élèves haïtiens, particulièrement ceux des écoles publiques. Entre les grèves à répétition, le manque d’encadrement pédagogique, et la menace permanente des gangs, l’éducation devient un parcours difficile et semé d’embûches.

 

Certains parents, encore sceptiques, ont préféré retarder la rentrée de leurs enfants, attendant le lundi, faute de s’habituer à une réouverture en milieu de semaine.

 

Rédaction / Monopole