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Recrudescence inquiétante du choléra en Haïti : Cité Soleil, Pétion-Ville et Delmas en alerte maximale

Crédit photo: Centre de traitement du Choléra

Recrudescence inquiétante du choléra en Haïti : Cité Soleil, Pétion-Ville et Delmas en alerte maximale

Crédit photo: Centre de traitement du Choléra

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Le spectre du choléra plane de nouveau sur Haïti. Plus d’une décennie après la terrible épidémie qui avait ravagé le pays, faisant plus de 8 000 morts et infectant plus de 300 000 personnes, la maladie refait surface avec force dans plusieurs communes de la région métropolitaine de Port-au-Prince.

 

Selon les chiffres récents du Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), 1 296 cas de choléra ont été recensés dans la région métropolitaine. Les communes les plus touchées sont Cité Soleil (940 cas), Pétion-Ville (429 cas), Port-au-Prince (451 cas) et Delmas (279 cas). Ces chiffres, en hausse constante, placent les autorités sanitaires en état d’alerte maximale.

 

La commune de Cité Soleil, déjà identifiée comme l’un des premiers foyers de la résurgence, reste la plus touchée. Les conditions d’insalubrité, le manque d’eau potable et les déplacements fréquents des populations vers Delmas et Pétion-Ville accentuent le risque de propagation.

« Les mouvements de population entre ces communes peuvent provoquer une flambée difficile à contrôler si des mesures rapides ne sont pas prises », avertissent plusieurs acteurs de la santé publique.

 

À Pétion-Ville, 64 cas suspects ont récemment été signalés, le MSPP quelques semaines plus tard rapporte plus de 400 cas. Les autorités locales tentent d’intensifier les campagnes de sensibilisation, tandis que dans certaines zones, les habitants dénoncent le manque d’accès à l’eau traitée et à des infrastructures sanitaires adéquates.

 

Le choléra n’est pas une maladie nouvelle pour Haïti. Introduite en 2010, après le séisme dévastateur, l’épidémie avait été attribuée à la contamination de la rivière Artibonite. En quelques mois, elle s’était propagée sur tout le territoire, entraînant une crise sanitaire sans précédent.

 

Aujourd’hui, des milliers d’enfants sont orphelins de Père et/ou de mère suite à l’intrusion de cette maladie par des soldats onusiens dans le Pays. Une recrudescence de la maladie dans les conditions actuelles avec des dizaines d’hôpitaux fermés en raison de l’insécurité pourrait poser de sérieux problèmes et aggraver la crise humanitaire.

Grâce à des efforts conjoints du gouvernement haïtien et de ses partenaires internationaux, l’épidémie avait été officiellement déclarée terminée en février 2022. Mais la résurgence actuelle met en lumière la fragilité du système de santé et les carences structurelles dans la gestion de l’eau et de l’assainissement.

 

Face à cette recrudescence, le MSPP appelle à la prudence et encourage la population à traiter l’eau avant consommation, à se laver les mains régulièrement et à éviter les aliments non cuits. Toutefois, plusieurs organisations locales pointent du doigt le manque de mesures concrètes du ministère pour contenir la propagation.

Certaines organisations réclament déjà une distribution urgente d’eau potable, la désinfection des points d’eau et une campagne nationale de sensibilisation pour éviter un nouveau drame sanitaire.

 

La résurgence du choléra intervient dans un contexte déjà tendu, marqué par l’insécurité, la pauvreté croissante et la fragilité des institutions. Sans une mobilisation rapide, les spécialistes craignent que cette épidémie ne se transforme en une crise majeure.

 

« Haïti ne peut pas se permettre de revivre le cauchemar de 2010. Chaque jour de retard dans la réponse sanitaire peut coûter des vies », alerte un épidémiologiste de Port-au-Prince.

 

Eddy Trofort

 

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