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Nations Unies–80 ans d’existence : entre célébration, réforme et défis mondiaux notamment la violence et la pauvreté

Crédit photo: un Soldat de la MINUSTAH en Haïti

Nations Unies–80 ans d’existence : entre célébration, réforme et défis mondiaux notamment la violence et la pauvreté

Crédit photo: un Soldat de la MINUSTAH en Haïti

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Les Nations Unies célèbrent cette année leur 80e anniversaire, marquant huit décennies d’efforts pour la paix, le développement et les droits humains depuis leur création à la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945 selon les propos de son Secrétaire Général Antonio Guterres.

 

Sous le thème « Mieux ensemble : 80 ans pour la paix, le développement et les droits humains », cette commémoration intervient dans un contexte mondial marqué par les tensions géopolitiques, les crises économiques et climatiques, ainsi qu’une remise en question du multilatéralisme.

 

Un appel à la réforme face aux crises mondiales

Dans un message vidéo préenregistré, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a souligné le rôle essentiel de l’organisation dans la lutte contre la pauvreté, les inégalités et la violence.

Il a également lancé un appel vibrant à une réforme en profondeur du système onusien, estimant que ‘’pour relever les défis d’aujourd’hui, l’ONU doit s’adapter, se moderniser et rester fidèle à ses valeurs fondatrices de solidarité et de coopération internationale’’.

 

Les célébrations de ce 80e anniversaire mettent en lumière les grandes réalisations de l’Organisation depuis 1945, mais aussi ses limites, notamment face aux blocages persistants au sein du Conseil de sécurité, dominé par cinq puissances nucléaires (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni).

Plusieurs États membres réclament aujourd’hui une révision de la Charte des Nations Unies afin de rendre cette instance plus représentative, plus démocratique et plus efficace.

 

Haïti, membre fondateur des Nations Unies, incarne à bien des égards les paradoxes et les échecs de l’organisation. Depuis plusieurs décennies, le pays a été le théâtre de multiples interventions onusiennes, censées restaurer la sécurité et favoriser la stabilité politique, sans résultats durables.

 

Parmi ces missions figurent : La Mission des Nations Unies en Haïti (UNMIH) (1993-1996), déployée pour appuyer le retour du président élu Jean-Bertrand Aristide. La Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) (2004-2017), la plus longue et la plus marquante, sous commandement brésilien, qui a pris fin dans la controverse, notamment après l’introduction du choléra ayant causé 8000 morts et touché 300000 haïtiens. La Mission d’appui à la justice (MINUJUSTH) (2017-2019), puis le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), encore actif aujourd’hui, axé sur le soutien à la police et aux institutions.

 

Malgré ces initiatives, le pays s’enfonce dans une crise sans précédent. La capitale, Port-au-Prince, est largement contrôlée par des groupes armés, responsables de milliers d’enlèvements, de viols et d’assassinats. Les structures de l’État sont quasi paralysées, et plus de 5.7 millions d’Haïtiens dépendent désormais de l’aide humanitaire selon les chiffres des Nations-Unies. Les écoles et les hôpitaux fonctionnent au ralenti, tandis que l’économie nationale s’effondre sous le poids de la violence et de la corruption.

 

Face à cette situation dramatique, le Conseil de sécurité a récemment autorisé la création de la Force de suppression des gangs (GSF), destinée à remplacer la mission multinationale précédente dirigée par le Kenya. Mais de nombreux observateurs doutent de l’efficacité de cette nouvelle structure, estimant qu’aucune mission onusienne n’a jusqu’ici permis de redresser durablement le pays. Une force qui pourrait se déployer en Avril 2026.

 

Haïti apparaît ainsi comme un miroir des faiblesses de l’ONU : une organisation capable d’intervenir, mais souvent impuissante à produire un changement structurel. Alors que l’ONU célèbre ses 80 ans, le cas haïtien rappelle l’urgence d’une réforme en profondeur du système international, pour que la promesse de « paix et de sécurité pour tous » ne soit pas un slogan de plus.

 

La rédaction / Monopole

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