Le Conseil de sécurité de l’ONU a tiré la sonnette d’alarme, mercredi, enjoignant aux dirigeants haïtiens d’accélérer d’urgence la transition politique. L’objectif : rétablir la sécurité et organiser des élections avant l’échéance du 7 février 2026, qui marquera la fin du mandat du Conseil présidentiel de transition (CPT).
Devant les membres du Conseil, le représentant spécial du Secrétaire général pour Haïti, Carlos Ruiz Massieu, n’a pas caché son inquiétude. « Le temps de la transition est compté. Je crains qu’une voie stable vers le rétablissement de la gouvernance démocratique ne se dessine pas encore », a-t-il déclaré, soulignant le retard pris par le processus électoral.
Carlos Ruiz Massieu, a aussi exprimé sa vive préoccupation face à la lenteur du processus. « Le processus politique est entré dans les derniers mois des actuelles dispositions de gouvernance transitoire, lesquelles prévoient le transfert de l’autorité à des responsables élus d’ici au 7 février 2026. L’horloge de la transition tourne. Je suis préoccupé par le fait qu’une voie stable vers le rétablissement d’une gouvernance démocratique n’ait pas encore émergé », a-t-il déclaré devant le Conseil.
Si des progrès techniques sont enregistrés, avec plus de 1 300 centres de vote identifiés et un budget de 137 millions de dollars prévu pour le premier tour, l’insécurité reste un obstacle paralysant. Un rapport de l’ONU fait état de 2 123 victimes de violences liées aux gangs entre juin et août, les départements de l’Artibonite et du Centre étant les plus touchés.
La communauté internationale a multiplié les appels à la responsabilité. L’ambassadeur américain, Mike Waltz, a insisté sur le rôle crucial de la classe politique et du secteur privé haïtiens. Le Royaume-Uni, lui, a plaidé pour un renforcement des sanctions contre les soutiens des gangs.
Face à cette urgence, Éricq Pierre, Représentant permanent d’Haïti auprès des Nations Unies, a plaidé pour un renforcement du mandat du BINUH afin d’appuyer davantage les efforts nationaux de pacification et de réinsertion.
Toutefois, en coulisses, les désaccords persistent sur la structure même de la transition. Les propositions divergent : réduire la taille du CPT, nommer un juge à sa tête, ou même prolonger son mandat d’un an pour repousser les élections à octobre 2026.
Malgré ces tensions, Laurent Saint-Cyr, coordonnateur du CPT, assure que la tenue des élections est une « priorité nationale ». Il a confirmé que les travaux se poursuivaient pour finaliser le calendrier électoral et sécuriser un financement complémentaire.
À moins de quatre mois de l’échéance, Haïti se trouve à un carrefour décisif : opérer un retour à l’ordre démocratique ou s’enliser dans une crise institutionnelle sans fin.
Rédaction / Monopole














