Le Grand Prix du Roman de l’Académie française 2025 a été attribué à Passagères de nuit, le nouveau roman de Yanick Lahens, publié aux Éditions Sabine Wespieser. La prestigieuse distinction vient saluer une œuvre habitée par la grâce du récit et la puissance de la mémoire, entre Nouvelle-Orléans et Port-au-Prince, au XIXᵉ siècle.
Empêchée de se rendre à Paris en raison de difficultés administratives sur le continent américain, l’écrivaine haïtienne a exprimé, depuis la distance, toute sa gratitude envers les académiciens. Son discours de remerciement a été lu, au nom de l’autrice, par son éditrice Sabine Wespieser, dans la grande salle de l’Institut de France.
« Je reçois cette distinction avec d’autant plus de surprise qu’il s’agit d’un roman écrit à des milliers de kilomètres de Paris et qui évoque la Nouvelle-Orléans et Port-au-Prince au XIXᵉ siècle », a déclaré Yanick Lahens dans le texte lu pour elle.
« Cette distinction me conforte dans l’idée que la littérature est encore dotée d’un pouvoir immense, celui de transcender le temps et l’espace. De faire fi des frontières qui nous enferment pour nous faire grandir. »
Dans une envolée poétique et profondément humaniste, l’autrice, déjà lauréate du prix Femina en 2014 pour Bain de lune, a rappelé la mission essentielle de la littérature : relier les êtres au-delà des blessures du monde.
« Il me faut de la force pour avancer avec, pour seule boussole, l’idée d’une humanité partagée et, comme seule arme, des mots. Juste une poignée de lucioles lancée dans la nuit. […]
Aujourd’hui plus que jamais nous avons tant besoin de nous décentrer pour nous retrouver. »
Par la poésie de son écriture et la portée universelle de ses personnages, Passagères de nuit réaffirme la capacité du roman à traverser les continents et à éclairer notre humanité commune.
Xaviera R. Élie














