Des milliers de manifestants ont envahi les rues de Pétion-Ville ce mercredi, exigeant que le gouvernement agisse face à la crise sécuritaire qui paralyse le pays. Vêtus de noir et brandissant des pancartes, les protestataires ont dénoncé avec colère l’effondrement de l’ordre public, alors que près de 85 % de la capitale seraient sous le contrôle des gangs armés.
Parmi les slogans inscrits sur les banderoles, on pouvait lire : ‘’L’État, nous voulons la sécurité !’’. Des habitants venus de Solino, Carrefour-Feuilles et d’autres zones victimes de la violence des gangs ont accusé les autorités de complicité ou d’inaction. ‘’Ils ont livré le pays aux gangs’’, a lancé une dame, montrant sa colère.
La foule, déterminée, réclame une mobilisation nationale pour reprendre les territoires perdus. ‘’Nous savons que ce sont des étrangers qui financent ces bandits, mais nous avons le sang de Dessalines dans nos veines. Nous ne sommes pas des esclaves !’’, a lancé un jeune manifestant.
Malgré la présence symbolique de policiers au commissariat du Canapé-Vert, aucune escorte officielle n’a été observée durant le cortège. Les manifestants prévoient de marcher jusqu’à la Primature et la Villa d’Accueil pour faire entendre leurs revendications.
Cette marche s’inscrit dans une série de protestations organisées par les ‘’Résistants de Canapé-Vert’’, un mouvement citoyen qui tente de forcer l’État à assumer ses responsabilités. La récente prise de Mirebalais par la coalition gangrenée « Viv Ansanm » a encore aggravé les craintes, prouvant que les gangs étendent leur emprise malgré le déploiement de la Force multinationale.
Alors que des centaines de soldats internationaux sont en Haïti dans le cadre de la Mission multinationale d’appui à la PNH sont sur le terrain, les bandes armées continuent de conquérir des quartiers, plongeant les habitants dans un climat de terreur permanente.
La Rédaction