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Port-au-Prince : La Capitale engloutie par l’indifférence et les déchets

Crédit photo: Des piles de détritus à Pétion-Ville

Port-au-Prince : La Capitale engloutie par l’indifférence et les déchets

Crédit photo: Des piles de détritus à Pétion-Ville

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Port-au-Prince, la capitale d’Haïti, est en train de sombrer. Non pas sous les vagues, mais sous un déluge de détritus qui s’accumulent depuis plus de deux ans. Cette catastrophe sanitaire et environnementale, digne d’un scénario dystopique, n’est pourtant pas le fruit du hasard, mais celui d’une incurie et d’une indifférence criminelle de la part des autorités.

Le Service Général National de Ramassage des Résidus Solides (SGNRS), l’entité pourtant désignée pour assurer la propreté de la ville, est à l’arrêt, depuis environ deux années, un fantôme administratif incapable de remplir sa mission. Pendant ce temps, le Centre National d’Équipement (CNE), autrefois un soutien précieux pour la collecte des ordures, a été transféré à l’Armée d’Haïti pour des raisons obscures, sans que cette dernière n’en prenne jamais possession. Le résultat est sous nos yeux, ou plutôt sous nos narines : une ville transformée en décharge à ciel ouvert, où l’air est irrespirable et les maladies prolifèrent.

Et les conséquences ne se sont pas fait attendre. Le choléra, cette plaie ramenée par la MINUSTAH et que l’on croyait éradiquée, refait surface avec une virulence alarmante. Comment pourrait-il en être autrement ? L’insalubrité généralisée, la promiscuité endémique dans les camps de déplacés et une violence inouïe constituent un terreau fertile pour toutes les épidémies. La santé publique est en péril, la vie des citoyens haïtiens est menacée par une incurie scandaleuse.

Pendant ce temps, que font les dirigeants ? Les neuf présidents, calfeutrés dans leurs limousines blindées, semblent étrangement aveugles à la réalité qui se déroule sous leurs fenêtres faisant montre d’une nolonté a nulle autre pareille, se vitulant dans des infatuations ridicules. Trop occupés à distribuer des postes au niveau de la diplomatie haïtienne à leurs alliés politiques et a leurs ”bouboutes”, ils n’ont manifestement pas le temps de voir la ville qu’ils sont censés gouverner s’enfoncer dans la crasse et le chaos.

 

Le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) en Haïti apparaît de plus en plus comme une institution moribonde, déconnectée des besoins criants de sa population. Hôpitaux en ruine, pénuries chroniques de médicaments, et un personnel soignant découragé dessinent un tableau sombre. Cette défaillance généralisée soulève de sérieuses interrogations sur la capacité et, surtout, la volonté du ministère à remplir sa mission fondamentale : assurer le bien-être de ceux qu’il est censé servir.

Leurs priorités sont ailleurs, loin des préoccupations quotidiennes d’une population qui suffoque littéralement sous les ordures et la maladie.

Port-au-Prince est une ville à l’agonie, un monument à l’échec d’une gouvernance déconnectée de la réalité. Il est temps que nos dirigeants sortent de leurs cocons dorés, qu’ils ôtent leurs œillères et qu’ils agissent. Car l’inaction n’est plus une option. La survie même de la capitale et de ses habitants est en jeu. L’histoire jugera sévèrement ceux qui, par leur indifférence, ont laissé Port-au-Prince sombrer dans les abysses de l’insalubrité.

CJDwetsoubouch/Monopole

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