Personne n’aurait osé croire qu’un jour, cette magnifique commune perchée sur les hauteurs à l’est de la capitale, deviendrait un épicentre de l’attention des autorités en charge de la sécurité du pays. Les affrontements entre les gangs criminels de la coalition terroriste « Viv Ansanm » et la police font rage à Kenscoff, laissant derrière eux un bilan tragique.
Un tableau hideux
Des dizaines de personnes ont été tuées, plusieurs milliers déplacés, des maisons incendiées, et un bébé de deux mois brûlé vif. Sa mère, traumatisée par ce drame, est décédée quelques jours plus tard. Ce sont les images horrifiantes rapportées par la presse haïtienne, qui documente les attaques répétées des bandits armés, déterminés à prendre le contrôle de cette commune.
L’escalade de la violence
Dimanche 16 février 2025, les gangs ont attaqué un ancien site sensible de la zone, surveillé par les forces armées haïtiennes. Le soldat des FAD’H, Petit-Homme Benictor, a été tué sur le coup, et un agent de la Brigade des aires protégées a également été abattu. Grâce aux renforts de la Police Nationale d’Haïti, l’espace a été récupéré, mais les combats ont persisté toute la journée du lundi.
Plusieurs bandits ont été maîtrisés par les forces de l’ordre, mais non sans conséquences. Le policier St Felix John Peter Schneider, de la 32e promotion de la PNH, a perdu la vie, et des blindés ont été saccagés. La population locale a prêté main-forte aux forces de l’ordre en neutralisant plusieurs de ces terroristes.
Kenscoff, une commune en crise
Connue principalement pour ses fruits et légumes qui alimentent le marché national et international, Kenscoff est aujourd’hui le théâtre de combats acharnés entre policiers et bandits armés. Ses concombres, souvent exportés vers les États-Unis, symbolisent une prospérité agricole désormais menacée par la violence.
Des visites officielles, mais peu de résultats
En l’espace d’une semaine, cette zone longtemps oubliée a reçu la visite de plusieurs hautes autorités : le Président du Conseil Présidentiel de Transition, le Premier ministre et chef du Conseil Supérieur de la Police Nationale, le Ministre de l’Intérieur, le Ministre de la Justice, et le Directeur Général de la PNH. Malgré ces déplacements, les résultats tardent à se concrétiser, et les bandits de « Viv Ansanm » continuent de défier l’autorité de l’État.
Port-au-Prince, une ville en mutation
La ville de Port-au-Prince, autrefois symbole de tranquillité, semble céder la place à une génération de « gangs destructeurs », sans état d’âme et prêts à tout. Mais à quelle fin ? La drogue, une révolution, ou l’estime de soi d’une catégorie d’oubliés ? Les motivations restent floues, mais les conséquences sont claires : les citoyens s’inquiètent.
L’avenir incertain
Alors que l’échéance du référendum prévu pour la mi-mai 2025 et des élections générales en novembre approchent à grands pas, la situation sécuritaire soulève de sérieuses interrogations sur la capacité des autorités à garantir un processus électoral sûr et crédible.
La commune de Kenscoff, autrefois un havre de paix, est aujourd’hui plongée dans le chaos, laissant ses habitants et le pays entier dans l’expectative et l’inquiétude.
La Rédaction