Un nouveau slogan populaire a émergé ces derniers temps : « Les yeux en l’air ».
Cette expression fait référence au largage de drones explosifs utilisés par la Police nationale d’Haïti (PNH) lors des différentes opérations visant à démanteler les foyers de gangs dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince (ZMPP).
En effet, la PNH a mené plusieurs opérations contre les gangs de la coalition « Viv Ansanm », au cours desquelles des drones explosifs ont été déployés pour maîtriser les déplacements des hommes illégalement armés qui sèment la terreur dans la capitale. Les quartiers de Delmas 6, Village de Dieu, Bicentenaire et Solino pour ne citer que ces endroits pris en otage par les assassins, sont particulièrement ciblés par la police depuis quelque temps.
Car ces zones sont fortement occupées par des gangs qui contrôlent plus de 90 % de la capitale.
L’insécurité alimentée par la coalition des gangs a provoqué le déplacement de plus d’un million de personnes à Port-au-Prince. Ces gangs dirigés par des figures comme Jimmy Chérisier, alias « Barbecue », le Porte parole , menacent, tuent, pillent, violent et incendient les maisons de citoyens innocents.
Selon des chiffres vérifiés par le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies, au moins 5 601 personnes ont été tuées en Haïti l’année dernière, 2024, en raison de la violence des gangs, soit une augmentation de plus de 1 000 victimes par rapport à 2023.
Face à ce climat de terreur, la PNH a tenté plusieurs opérations avec des blindés, mais sans succès. Les armes utilisées par les groupes armés, souvent acquises via le trafic d’armes en provenance des États-Unis, de la République dominicaine et de la Colombie, etc . sont trop puissantes pour être contrecarrées par les forces de l’ordre.
De plus, la complicité de certains agents de la PNH avec les gangs complique davantage la situation. Les opérations sont souvent infiltrées par ces bandits qui avouent être en contact avec des sommités au sein de la PNH. Plusieurs déclarations publiques d’un individu comme Votelhomme, patron du bloc de Premier, de Tabarre, de Frères et même de certains endroits de Pétion Ville.
Avec l’arrivée du directeur général par intérim, Normil Rameau, la PNH a décidé de changer de stratégie en misant davantage sur le renseignement pour mieux cibler les gangs. Cette approche est soutenue par le nouveau secrétaire d’État à la sécurité publique, Mario Andresol, ancien directeur général de la PNH.
Dans ce cadre, de nouveaux équipements ont été commandés, notamment des drones explosifs. Environ 5 000 drones seraient désormais disponibles dans les dépôts de la PNH pour démanteler les groupes armés. Les opérations menées avec ces technologies sophistiquées commencent à porter leurs fruits : plusieurs hommes armés ont été neutralisés, et des mouvements de désertion sont observés au sein des gangs.
Ces opérations dans les fiefs des gangs permettent à la population de respirer un peu. Cependant, les axes routiers restent une préoccupation majeure pour les citoyens, qui souhaitent pouvoir circuler sans craindre pour leur vie. Les habitants en ont assez de subir la loi des hommes armés, qui menacent constamment la population et forcent des jeunes à s’enrôler de force.
La rédaction