L’ancien député Alfredo Antoine Jr a été interpellé ce vendredi 4 avril 2025 lors d’une opération menée à son domicile de Morne-Calvaire, dans la commune de Pétion-Ville. L’information a été confirmée par le commissaire divisionnaire Michel Ange Louis-Jeune, porte-parole de la Police nationale d’Haïti (PNH).
Les agents de la Direction centrale de la Police judiciaire (DCPJ) ont procédé à son arrestation en exécution d’un avis de recherche émis contre lui. Selon les autorités, l’ancien parlementaire est soupçonné d’entretenir des relations avec des gangs armés, une accusation qui aurait motivé son interpellation.
L’ancien parlementaire a vivement rejeté ces allégations, qualifiant l’avis de recherche d’”injustifié”. Dans des déclarations relayées par plusieurs médias de la capitale, il a affirmé n’avoir aucun lien avec des groupes criminels et dénonce une “persécution politique”.
Depuis février 2025, la DCPJ a émis des mandats contre seize personnes, dont d’anciens parlementaires comme Nenel Cassy, ex-sénateur, et Alfredo Antoine Jr, tous suspectés de complicité avec des bandes armées sévissant dans la région métropolitaine de Port-au-Prince.
Cette arrestation intervient dans un climat de violence accru, notamment dans la commune de Kenscoff, où des gangs armés venus de Port-au-Prince multiplient les attaques. Ces derniers jours, des quartiers de cette zone montagneuse, pourtant considérée comme plus sûre, ont été le théâtre d’affrontements et d’incursions armées, poussant des habitants à fuir.
Les autorités peinent à rétablir l’ordre, alors que les groupes criminels étendent leur emprise. La situation à Kenscoff, autrefois épargnée par les violences, illustre la détérioration générale de la sécurité en Haïti, où ni les politiques ni les forces de l’ordre ne semblent en mesure d’endiguer la crise. Ce samedi dans la matinée, la maison d’un riche homme d’Affaires a été incendiée dans la Localité de Belot à Kenscoff.
La justice devra maintenant déterminer si les charges retenues contre Alfredo Antoine sont fondées. En attendant, cette affaire relance le débat sur l’implication supposée d’hommes politiques dans le chaos sécuritaire qui frappe le pays.
La rédaction
