Dans un communiqué rendu public lundi, le Bureau intégré des nations Unies en Haïti (BINUH) et Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) ont rapporté que les attaques des gangs armés dans la commune de Kenscoff, dans les hauteurs de Port-au-Prince ont fait au moins 262 morts et 66 blessés. Selon ce rapport du BINUH et du HCDH, 53 % des personnes tuées étaient des membres de la population et 47 % des individus associés aux groupes criminels.
« Les informations recueillies et vérifiées par les équipes au terme d’une enquête minutieuse établissent que les attaques contre Kenscoff ont été d’une brutalité extrême, dans le but de semer la panique au sein de la population », a souligné la Représentante spéciale du Secrétaire général en Haïti et Cheffe du BINUH, Maria Isabel Salvador.
Le rapport souligne également que des hommes, des femmes et des enfants ont été exécutés à l’intérieur de leurs habitations, tandis que d’autres ont été abattus sur les routes et sentiers en tentant de fuir la violence peut-on lire dans ce rapport. Ce document des nations unies relate que les corps des victimes ont ensuite été brûlés. Le BINUH et le HCDH font remarquer que les violences sexuelles, notamment des viols, ont également été commis contre des femmes et jeunes filles, et 200 habitations ont été détruites ou incendiées obligeant plus de 3 000 personnes à fuir la commune.
Pour les Nations Unies, ces groupes criminels ont mené ces attaques afin d’étendre leur contrôle sur les localités montagneuses de Kenscoff, en vue de déstabiliser la commune de Pétion-Ville. En étendant leur influence sur cette zone, les groupes criminels et ceux qui les appuient chercheraient aussi à affaiblir davantage les autorités en place, souligne le rapport.
Le BINUH et le HCDH ont indiqué que depuis le début des attaques, les services de l’État, dont la Direction nationale de l’eau potable et de l’assainissement (DINEPA), les agences des Nations unies et plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) nationales et internationales ont fourni une assistance humanitaire et des mesures de protection pour les personnes touchées par cette violence.
Cependant, selon le BINUH, ces initiatives restent insuffisantes face à l’ampleur des besoins et du traumatisme psychologique vécu par les survivants, en particulier les enfants, qui ont été victimes ou témoins directs de violences extrêmes, y compris de violences sexuelles.
Le Rapport souligne que le déploiement des forces de sécurité haïtienne avec le soutien de la Mission multinationale a permis de ralentir l’avancée des groupes criminels sans permettre de rétablir l’ordre public. Depuis le début des confrontations, quatre membres des forces de sécurité ont été tués et quatre autres ont été blessés rapportent le BINUH et le HCDH. Un élément de la MMAS a aussi été blessé.
Le Rapport contient également des recommandations tant aux autorités haïtiennes qu’à la communauté internationale pour contribuer à une amélioration de la situation sécuritaire et du soutien aux forces de sécurité. Au début du mois d’avril, de nouvelles attaques ont été perpétrées par les groupes criminels dans cette commune incendiant la maison d’un riche homme d’Affaires et un Guest house appartenant à la famille d’une ancienne ministre du tourisme.
La Rédaction