Les images sont virales sur les réseaux sociaux montrant le marché et les magasins subir un pillage systématique des gangs de Canaan. Des hommes lourdement armés remplissent des camions de fort tonnage et des mini-bus dévalisant les maisons de la place emportant des marchandises, pillant des dépôts.
Plus loin, mardi, le Commissariat de la ville a été détruit par les gangs de la coalition « Viv Ansanm » sans aucune résistance alors que parallèlement la Police avait annoncé des opérations dans la commune pour repousser les bandits armés, présents à Mirebalais et ratissant tout sur leur passage. Des résidences d’anciens parlementaires ou de leurs proches sont incendiés.
Cette situation n’est malheureusement pas isolée. Peu avant, le commissariat de Saut-d’Eau, une commune voisine, avait déjà subi le même sort. En quelques mois seulement, plus d’une dizaine de postes de police à travers le pays ont été pris pour cible, détruits ou contraints à l’abandon sous la pression des gangs armés.
Les gens s’interrogent sérieusement sur la présence des forces multinationales de sécurité venues en soutien aux forces de l’ordre dans la lutte contre le banditisme. Des Salvadoriens annoncés comme des spécialistes dans la lutte anti-gang sont sur le terrain, des Kenyans avec des forces spécialisées sont aux abonnés absents avec des résultats mitigés.
Des membres de brigades sont exécutés, les jeunes armés se promènent sans craindre une opposition. Des bulldozers utilisés pour détruire un commissariat, symbole de la présence de l’Etat dans la région, des images qui ne font qu’augmenter la colère populaire face au désengagement visible du Gouvernement dans la lutte contre l’insécurité.
Alors que, 2025 est annoncée année électorale par le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), le rétablissement de la sécurité ne semble pas réellement la question prioritaire pour le Gouvernement ridiculisé par la Coalition des gangs. Des discours à n’en plus finir et des promesses à longueur de journée sans résultat réel. Aucun chef de gang arrêté, aucun maitrisé, des petites tentatives à l’aide de drones piégés donnent des allures de victoires aux dirigeants qui ne comprennent pas que les citoyens veulent plus : Reprendre leurs activités normalement et non s’accommoder.
Les images de Mirebalais sont une nouvelle fois de trop et génèrent des doutes légitimes chez les citoyens qui se voient économiquement dépossédés de tout. Le Pays est face à une catastrophe humanitaire laissant le bien-être à ceux qui possèdent des armes et qui règnent aujourd’hui en maitre du pays. Le Conseil Présidentiel de transition devrait tirer les conséquences de la situation horrible que connait le pays actuellement comme l’ont indiqué plusieurs chefs de partis signataires de l’Accord d’Avril 2024. Les Citoyens en ont assez !
La Rédaction
