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La dette de l’indépendance d’Haïti : au-delà d’une injustice coloniale mais une absurdité

Crédit photo: Emmanuel Macron, Président de la République française

La dette de l’indépendance d’Haïti : au-delà d’une injustice coloniale mais une absurdité

Crédit photo: Emmanuel Macron, Président de la République française

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Par Eddy Trofort

Dans un communiqué publié le 17 avril 2025 pour marquer le bicentenaire de l’indemnité imposée par la France à Haïti, le président français a enfin reconnu l’injustice historique commise envers la nation haïtienne. En 1825, sous l’ordonnance du roi Charles X, la France exigea 150 millions de francs or en échange de la reconnaissance de l’indépendance d’Haïti – une nation née dans le sang et la lutte héroïque contre l’esclavage.

 

Cette indemnité malsaine, bien que reconnue tardivement par la puissance coloniale, est un pas dans la bonne direction.

 

La France, patrie des Droits de l’Homme, terre des révolutions et des philosophes humanistes comme Rousseau, Voltaire et Condorcet, aurait dû être la première à célébrer la libération haïtienne. Pourtant, elle imposa une dette illégitime, trahissant ses propres idéaux.  « Des noms comme Robespierre, Danton ou Marat sans oublier les philosophes du ciel des lumières, auraient craché sur une telle ordonnance. »

 

Comment justifier qu’un peuple ayant vaincu l’armée napoléonienne – la plus puissante de l’époque – doive payer pour sa liberté et sa victoire ? Comment enseigner aux enfants de la terre des idéaux de 1789 une telle injustice dans les écoles françaises ?

 

Pendant des décennies, Haïti s’est asphyxié économiquement pour honorer cette dette, amputant son développement et son autodétermination. Cette dette est estimée à 9 à 21 milliards de dollars du préjudice subi par la nation haïtienne. Aujourd’hui, plus de 50% de la population est en insécurité alimentaire : un héritage direct de cette lourde et injuste indemnité.

 

“Quelle ironie cruelle pour des descendants des esclaves de payer aux anciens maîtres le droit d’exister !” alors qu’ils ont remporté une victoire héroïque contre l’Armée Napoléonienne. Quelle absurdité !

 

Au-delà d’une leçon de bravoure, les héros de l’indépendance haïtienne ont montré que la Notion de liberté est « sacrée » et le prix du sang n’est pas trop grand pour la conquérir.

 

Pour ce bicentenaire de l’oppression financière sur la jeune nation, Emmanuel Macron a institué une commission mixte pour évaluer l’impact de la dette durant ces 200 ans. La formation d’une telle structure est un premier pas, elle ne doit pas servir à étouffer la revendication légitime d’Haïti.

 

Le Pays a besoin d’une reconnaissance officielle du crime économique, de la Restitution intégrale des 150 millions de francs or avec un équivalent ajusté à la réalité économique et les Réparations pour briser le cycle de pauvreté de ce pays. En d’autres termes, la France doit passer des discours aux actes. La justice exige des réparations, pas des excuses.”

 

Deux siècles plus tard, le temps est venu de corriger l’histoire. La restitution n’est pas une faveur, mais un devoir moral. « La liberté conquise par le sang ne se monnaie pas. »

 

 

 

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