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La situation des femmes haïtiennes enceintes à Saint-Domingue, un nouveau calvaire

Crédit photo: Des femmes enceintes en quête de soins de santé

La situation des femmes haïtiennes enceintes à Saint-Domingue, un nouveau calvaire

Crédit photo: Des femmes enceintes en quête de soins de santé

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Quatre femmes et leurs bébés chassés d’un hôpital de la République dominicaine : cette image choquante est devenue virale sur les réseaux sociaux depuis le lundi 21 avril 2025. Cette date marque la fin de l’assistance médicale pour toutes les femmes haïtiennes venues chercher des soins en République dominicaine.

 

Cette décision s’inscrit dans le cadre des 15 mesures adoptées par le gouvernement de Luis Abinader pour limiter l’immigration haïtienne. Selon les autorités dominicaines, les Haïtiens en situation irrégulière représentent un poids économique pour les contribuables et l’économie du pays.

 

Cependant, Kettia Bonté, responsable du Groupe d’Appui aux Réfugiés et aux Rapatriés (GARR), conteste cet argument. Elle rappelle qu’une étude de la Banque mondiale en 2012 révélait que 4% des Haïtiens vivant en République dominicaine contribuaient à hauteur de 2,4% au budget national. De plus, les impôts directs des Haïtiens représentent 61% des recettes, avec une valeur ajoutée de 5,3% pour l’économie dominicaine.

 

Pour Kettia Bonté, ces mesures ciblent délibérément les Haïtiens et reflètent une approche xénophobe. « Comment refuser d’assister des femmes enceintes en pleine douleur d’accouchement et les déporter dans des conditions aussi inhumaines ? », s’indigne-t-elle.

 

Le GARR alerte également sur la montée des violences ultranationalistes contre les Haïtiens. En mars dernier, la police dominicaine a dû utiliser des gaz lacrymogènes pour disperser une manifestation anti-haïtienne dans la province de HOYO de FRIUSA, une zone très fréquentée par les migrants haïtiens en situation irrégulière en République dominicaine.

Kettia Bonté appelle les autorités haïtiennes à rétablir le dialogue binational pour trouver une solution urgente, créer des conditions économiques pour décourager la migration irrégulière (chômage, manque d’opportunités), et Lutter contre l’insécurité afin de relancer l’économie et attirer les investisseurs.

 

Elle dénonce le gaspillage des ressources publiques par les dirigeants politiques, alors que le système de santé s’effondre. Près de 40 hôpitaux ont fermé en raison de l’insécurité, dont l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti et l’Hôpital universitaire de Mirebalais, deux structures essentielles. L’organisation non gouvernementale Médecins Sans frontières a fermé elle aussi deux de ces centres hospitaliers en raison de l’insécurité pour protéger son personnel.

Kettia Bonté exhorte les dirigeants haïtiens à agir pour éviter une nouvelle vague de violences contre les migrants haïtiens, déjà annoncée par les groupes ultranationalistes dominicains.

 

La rédaction

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