Les nouvelles restrictions de voyage imposées par l’administration Trump, qui ciblent spécifiquement les ressortissants d’Haïti et d’autres nations, sont entrées en vigueur ce lundi. Contre toute attente, l’aéroport international de Miami a connu une journée étonnamment normale, malgré une certaine inquiétude planant sur les voyageurs haïtiens munis de visas américains valides.
L’interdiction, effective dès 00h01, avait suscité des interrogations quant à la capacité des détenteurs de visas valides à embarquer et à être admis aux États-Unis. Bien que le Département d’État ait assuré qu’aucun visa valide ne serait révoqué, le pouvoir de décision final en matière d’admission reste entre les mains des agents frontaliers du Département de la Sécurité intérieure. Le libellé peu clair de la proclamation avait semé le doute, précisant que les titulaires de visas actuels hors des États-Unis n’étaient pas soumis à l’interdiction de voyager et prévoyant des exceptions pour les résidents permanents notamment.
Impact limité sur les arrivées d’Haïti
Pour Haïti, la mesure signifie une suspension totale de l’octroi de nouveaux visas d’immigrant et de non-immigrant. Cependant, les passagers du seul vol direct quotidien en provenance du Cap-Haïtien et à destination de l’aéroport international de Miami ont embarqué sans incident notable.
À leur arrivée à Miami, tous les voyageurs haïtiens ont pu entrer sans difficulté apparente, n’ayant pas constaté de changements dans le protocole d’admission à l’immigration. Des experts avaient initialement suggéré que les voyageurs munis de visas valides des pays sous restriction pourraient faire l’objet d’un examen plus approfondi et devraient se munir de documents attestant de leurs liens avec les États-Unis. Pourtant, les voyageurs interrogés par Monopole à leur arrivée en Floride ont affirmé n’avoir rencontré aucune difficulté. Plusieurs d’entre eux ont même noté que des passagers avec des cartes vertes et des visas valides à bord de leur vol n’avaient pas non plus rencontré de problèmes.
Si l’impact immédiat à l’aéroport de Miami semble limité, certains voyageurs haïtiens ont exprimé leur mécontentement face à cette interdiction de voyager, exhortant les autorités haïtiennes à s’y opposer fermement, ou à jouer à la réciprocité.
L’administration Trump justifie le choix de ces pays par l’incapacité de leurs gouvernements à examiner efficacement leurs ressortissants ou à délivrer des documents de voyage, ainsi que par un taux élevé de dépassements de visa. Dans le cas d’Haïti, la suspension est totale pour les nouveaux visas d’immigrant et de non-immigrant. Des exceptions sont cependant prévues pour les détenteurs de cartes vertes, les réfugiés, les binationaux, les diplomates et les athlètes, entre autres. Une analyse de l’American Immigration Council estime que l’interdiction pourrait potentiellement bloquer jusqu’à 34 000 visas d’immigrant et plus de 125 000 visas de non-immigrant.
Outre Haïti, d’autres pays sont entièrement concernés par l’interdiction de voyager, notamment l’Afghanistan, la Birmanie, le Tchad, la République du Congo, la Guinée équatoriale, l’Érythrée, l’Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen. Le Burundi, le Laos, la Sierra Leone, le Togo et le Turkménistan sont quant à eux soumis à une interdiction partielle.
Cette situation soulève de nouvelles questions sur l’avenir des politiques d’immigration américaines et leur impact sur les relations internationales.
DSB/Monopole