Les membres de l’Accord du 21 décembre se disent profondément préoccupés par l’aggravation de la situation de la crise multi-dimensionnelle affectant indistinctement toute la société haïtienne. Dans une note de conjoncture parue le 15 juin 2025, l’Accord du 21 décembre est revenu sur les fondamentaux des discussions ayant accouché l’Accord du 3 avril 2024 dont l’objectif est la mise en œuvre d’une « transition pacifique et apaisée ». Dans cette note, l’Accord du 21 décembre souligne que tous les indicateurs semblent confirmer une catastrophe nationale.
Pour appuyer ce constat, l’Accord du 21 décembre est revenu à l’Article 17 de l’accord du 3 avril 2024 dont les axes prioritaires sont : la sécurité publique et nationale, le redressement économique, la réhabilitation des infrastructures, la sécurité alimentaire et sanitaire, la conférence nationale et question constitutionnelle, l’Etat de droit et justice et la tenue des élections.
« En effet, quatorze mois et une semaine après la signature de cet accord, il revient à chacune des parties prenantes de faire un bilan objectif du processus politique mis en branle en vue de tirer les conclusions qui s’imposent, conformément aux intérêts supérieurs du peuple haïtien », peut-on lire dans cette note.
Les chiffres publiés par l’office International pour la migration (OIM) font état de 1.3 millions de déplacés internes suite aux attaques des terroristes de « VIV ANSANM » et alliés, souligne la note. D’autant plus, l’Accord du 21 décembre relève que les déplacements internes ne concernent plus seulement les départements de l’Ouest et de l’Artibonite mais touchent aussi les nombreuses familles du département du Centre accusant près de 147 000 victimes contraintes de fuir la terreur imposée à Mirebalais et à Saut d’Eau.
L’Accord du 21 décembre fait aussi remarquer que la situation économique en Haïti s’est dégradée avec des chiffres ahurissants publiés par l’Institut Haïtien de statistiques et d’Informatiques (IHSI) notant une progression spectaculaire du taux d’inflation atteignant près de 27% en Avril 2025 sans compter les investissements privés qui accusent une décroissance de -36.3% en 2025. Selon l’Accord du 21 décembre, l’asphyxie sécuritaire a provoqué l’asphyxie économique.
Sur la réforme Constitutionnelle, « le 21 décembre » dit prendre acte des assises nationales à travers l’avant-projet de Nouvelle Constitution présenté par le Comité de pilotage de la Conférence Nationale.
‘’Sans vouloir récuser les efforts du Comité de pilotage, le « 21 décembre » estime que les consultations autour de cette question n’ont pas été suffisamment inclusives et représentatives, ce qui nuit à la sérénité du débat dans l’espace public. De plus, sans un minimum d’ordre et de climat de confiance dans la Cité, un débat sur une question aussi substantielle risque d’être abordé superficiellement. En raison du contexte actuel généralement critique, le débat sur la question constitutionnelle est susceptible de servir de prétexte à une accentuation des lignes de fracture à l’intérieur de la société. Sur cette base, le « 21 décembre » estime nécessaire de créer l’environnement propice à de larges consultations nationales pour favoriser l’appropriation transparente des propositions de réforme constitutionnelle par la population’’, lit-on dans cette note.
Compte tenu de cette réalité, l’Accord du 21 décembre croit impossible d’organiser le référendum et les joutes électorales avant le 7 février 2026. A cet effet, il appelle toutes les parties prenantes haïtiennes à s’asseoir en toute urgence pour des réflexions, des projections et des concessions de la part de tout un chacun sur le constat d’échec de la Transition conduite par un CPT plus que jamais dysfonctionnel.
« Sur ce, l’Accord du 21 décembre attend impatiemment la prochaine convocation des parties prenantes haïtiennes dans le cadre de la relance des discussions pour la réussite de la dernière étape de la transition », termine la note portant la signature des 21 membres du directoire dudit accord.
La Rédaction