Un rapport alarmant des Nations Unies révèle que la violence des gangs, longtemps concentrée dans la capitale haïtienne, s’étend désormais aux villes de province. Entre octobre 2024 et juin 2025, plus de 1 018 personnes ont été tuées, 213 blessées et 620 enlevées dans les zones rurales, notamment dans l’Artibonite. Le Rapport fait état sur les 9 derniers mois d’un total de 4 864 assassinats. Des chiffres alarmants qui devraient réveiller les responsables de sécurité dans le Pays qui avaient annoncé un début de solution au mois d’avril passé. Tel n’est pas le cas.
Le rapport souligne que plusieurs localités ont été le théâtre de massacres de civils, forçant des milliers d’habitants à fuir. Parmi les épisodes les plus sanglants figure le massacre de Pont Sondé en octobre 2024, où plus de 100 civils ont été exécutés. Depuis, les attaques se multiplient, plongeant des régions entières dans la terreur.
À Mirebalais, par exemple, près de 100 000 personnes ont dû abandonner leurs foyers en raison des affrontements entre gangs et groupes d’autodéfense. Des quartiers entiers se vident, transformant certaines villes en zones fantômes.
Une crise en dehors de Port-au-Prince
Si la région métropolitaine reste la plus touchée avec 90% des territoires contrôlés par les gangs, la violence s’installe désormais en province, où les gangs étendent leur emprise. L’Artibonite, zone stratégique pour le trafic d’armes et le contrôle des routes, est particulièrement visée. Les civils, pris entre les groupes armés et les milices d’autodéfense, paient le prix le plus lourd.
L’ONU alerte sur une catastrophe humanitaire en cours : déplacements forcés, pénuries alimentaires et effondrement des services publics. Sans une réponse urgente, la situation pourrait encore empirer, menaçant la stabilité déjà fragile du pays. Le Gouvernement avait signé des contrats avec des groupes paramilitaires pour mettre fin aux violences imposées par les bandes terroristes mais les résultats tardent encore avec des conflits en permanence au sein des deux branches de l’Exécutif.
La Police Nationale d’Haïti demande plus de moyens mais encore un accompagnement avec les drones explosifs pour réduire les manœuvres des gangs dans le Pays, mais aucune entente n’a été jusqu’à présent trouvée. La Task Force mise en place par le gouvernement pour renforcer les opérations dans la région métropolitaine, ralentit les activités des gangs mais ne résout pas totalement le Problème.
La communauté internationale n’adopte pas une position claire dans cette crise qui prend de plus en plus d’ampleur. Alors que le Premier Ministre haïtien s’apprête à se rendre à Washington pour plaider en faveur d’une aide accrue, ces chiffres rappellent l’urgence d’agir avant qu’Haïti ne sombre définitivement dans le chaos.
La rédaction/Monopole













