Un Policier Kényan de la force internationale luttant contre les gangs en Haïti a été tué, alors que le secrétaire d’État américain Marco Rubio entame une tournée dans les Caraïbes avec la crise sécuritaire en Haïti en tête de l’ordre du jour.
L’officier de police kenyan a été initialement porté disparu après que des membres présumés du Gang Savien ont tendu une embuscade à deux véhicules blindés résistants aux mines (MRAP) mardi à Pont-Sondé, une ville de la région de l’Artibonite, selon un communiqué de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS) dirigée par le Kenya.
« Ce valeureux officier de police, engagé aux côtés des forces haïtiennes pour lutter contre l’insécurité, a fait le sacrifice ultime pour un avenir meilleur de notre pays. Sa bravoure et son engagement ne seront jamais oubliés », a écrit le Conseil Présidentiel de transition (CPT) dans un communiqué.
Les forces de la MSS et de la police nationale haïtienne ont mené une opération de recherche et de sauvetage pour localiser l’officier, a déclaré le service de la police nationale du Kenya.
Les véhicules embusqués avaient été envoyés pour récupérer un véhicule blindé de la police qui s’était enlisé dans un fossé – qui, selon la MSS, pourrait avoir été délibérément creusé par des gangs. Au cours de l’opération de récupération, l’un des véhicules MRAP s’est également enlisé et l’autre a eu des problèmes mécaniques. Alors que les agents tentaient de résoudre le problème, ils ont été soudainement attaqués par des membres de gangs, a expliqué la MSS dans un communiqué.
Après l’attaque, des vidéos ont fait le tour des réseaux sociaux, montrant le corps de l’officier gisant sur le sol. Sa mort est la dernière victime kenyane depuis l’arrivée de la mission de sécurité en juin. Le mois dernier, un autre membre kényan de la MSS a été mortellement blessé lors d’une opération menée également dans la région de l’Artibonite, a indiqué la MSS.
Les États-Unis sont l’un des principaux soutiens financiers de la MSS, et la crise sécuritaire en Haïti est au cœur de la visite du secrétaire d’État Rubio dans les Caraïbes cette semaine.
Ce mercredi, M. Rubio devrait rencontrer le président du Conseil présidentiel de transition d’Haïti, Fritz Jean, à la Jamaïque. Le gouvernement haïtien a déclaré que cette réunion avait pour but de renforcer la coopération régionale en ce qui concerne les défis auxquels le pays est confronté.
On estime que plus de 80 % de la capitale haïtienne, Port-au-Prince, est sous le contrôle de gangs. Depuis l’arrivée de la MSS, les gangs se sont de plus en plus répandus dans les zones rurales, s’emparant de pans entiers de territoire dans la région de l’Artibonite, dont l’agriculture est cruciale.
En octobre, les Nations unies ont déclaré qu’au moins 70 personnes, dont des femmes et des enfants, avaient été massacrées par le gang Gran Grif dans la même ville de l’Artibonite où le policier a été tué mardi.
La violence à Port-au-Prince a entraîné des niveaux records de déplacement, exacerbant les conditions humanitaires, a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole de l’ONU, lors d’un point de presse mercredi. Près de 23 000 personnes ont été déplacées en l’espace d’une semaine au mois de mars.
La crise a également coupé les lignes d’approvisionnement vitales à travers le pays. « Au-delà de la situation préoccupante dans la capitale, près de la moitié de la population – soit 5,5 millions d’êtres humains – souffre de la faim, ce qui représente l’une des proportions les plus élevées de toutes les crises dans le monde », a déclaré M. Dujarric.
La Rédaction
Source : CNN
