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Le gouvernement reçoit le patron de la BID dans le Nord alors que la capitale s’effondre

Le gouvernement reçoit le patron de la BID dans le Nord alors que la capitale s’effondre

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Alors que Port-au-Prince est paralysée par les gangs et plongée dans une crise humanitaire sans précédent, le gouvernement haïtien accueille le président de la Banque interaméricaine de développement (BID), Ilan Goldfajn, dans le Nord du pays. Une visite officielle du 7 au 9 mai, loin de l’épicentre des violences, qui suscite interrogations et scepticisme.

 

Le choix des départements du Nord et du Nord-Est pour cette rencontre n’est pas anodin : ces zones sont relativement épargnées par l’insécurité qui ravage le reste du pays. Pendant que la capitale est sous l’emprise des gangs, déclarés terroristes par les Etats-Unis d’Amérique. Les services publics sont à l’arrêt et des milliers d’habitants fuient la région métropolitaine. Lors de cette visite, les discussions porteront sur des projets de développement à long terme : éducation, infrastructures et eau potable.

 

Certains observateurs croient que le Gouvernement aurait dû montrer à la BID l’ampleur de la catastrophe en cours à Port-au-Prince. Une telle approche aurait aidé à alerter sur l’urgence d’une intervention massive dans la capitale, où des centaines de milliers de personnes sont piégées sans accès à la nourriture, aux soins ou à la sécurité. Une belle occasion de sensibiliser l’opinion internationale sur cette crises humanitaire aigue dans le pays.

 

Derrière la crise sécuritaire, l’économie haïtienne s’effondre avec un niveau d’inflation record. Certains produits ont atteint des prix exagérés avec plus de 300 % d’augmentation. Le taux de chômage massif qui explose avec la fermeture des entreprises et le départ des investisseurs, chassés par l’insécurité. Le gel de l’aide internationale assomme encore plus la vie des citoyens. Plusieurs bailleurs ont suspendu leurs financements en raison de l’instabilité.

 

La BID est l’un des derniers partenaires financiers d’Haïti. Mais ses projets peinent à se concrétiser sur le terrain, faute de sécurité et de gouvernance stable. Pendant que les dirigeants parlent “redressement” dans le Nord, la situation humanitaire se détériore avec plus de 51 000 déplacés à Mirebalais et Saut-d’Eau, chassés par les violences, 13 000 personnes ont fui la commune de la Petite-Rivière de l’Artibonite en quelques jours et la Capitale est devenue une ville fantôme, où seuls les gangs dictent leur loi.

 

Le gouvernement promet des solutions, mais sur le terrain, rien ne change. La population, elle, attend toujours une réponse à la hauteur de l’enfer qu’elle vit au quotidien.

La rédaction

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