Aujourd’hui, chers lecteurs, nous devions assister à un événement historique : le référendum constitutionnel tant attendu, pierre angulaire du plan de transition de notre bien-aimé Président du Conseil Présidentiel, Lesly Voltaire. Mais, comme un mirage dans le désert politique haïtien, ce référendum s’est évaporé, laissant derrière lui un goût amer de promesses non tenues et une nation perplexe.

Rappelons-nous, avec une pointe de nostalgie, les déclarations enflammées de Monsieur Voltaire. Il était si sûr de lui, si confiant, que l’on se demandait s’il parlait de notre Haïti bien réelle ou d’une contrée céleste où les miracles se manifestent à la demande. On l’imaginait presque en conversation privée avec Notre-Dame, lui demandant un petit coup de pouce divin pour ce référendum.

Mais voilà, le 11 mai est arrivé, et le seul miracle qui s’est produit est la disparition du référendum lui-même. Pendant ce temps, les rumeurs persistent sur une demande de prolongation du mandat du Conseil Présidentiel, alimentant les réseaux sociaux avec un mélange de colère et de résignation.

Parlons aussi de la récente visite de Monsieur Voltaire. Une tournée qui a coûté à l’État haïtien une fortune, avec des nuits dans des suites présidentielles à plus de trois mille euros, sans compter les frais des nombreux invités. On imagine aisément les dîners somptueux et les discours enflammés, pendant que le pays s’enfonce un peu plus dans le chaos.

Et pendant que nous étions distraits par ces dépenses somptuaires, une autre triste nouvelle est tombée : Haïti a perdu encore plus de territoire. Les doutes de Monsieur Voltaire concernant le pourcentage de soutien populaire doivent maintenant être dissipés, car il n’y a plus grand-chose à gouverner.

Alors, chers compatriotes, levons nos verres (d’eau, car l’électricité est toujours aussi rare) à ce référendum fantôme, à ces promesses envolées et à ces dépenses extravagantes. Peut-être que le prochain miracle sera de voir un jour un gouvernement qui tient ses promesses. Ou peut-être pas.

En attendant, continuons à rêver, car après tout, c’est gratuit. Et en Haïti, les rêves sont souvent la seule chose qui nous reste.

La rédaction