L’arrivée du nouvel ambassadeur des États-Unis en Haïti, dont l’identité n’a pas été officiellement révélée mais que la note de l’ambassade sur X (anciennement Twitter) décrit comme l’ambassadeur Wooster, a été marquée par une image inhabituelle et hautement symbolique : son apparition en pantalon de treillis militaire. Ce choix vestimentaire, loin d’être anodin pour un diplomate, semble vouloir rappeler son passé militaire, notamment ses missions en Irak, au Pakistan et en Géorgie, en plus de son expérience antérieure en Haïti. Le message de l’ambassade américaine est limpide : « Le rétablissement de la stabilité sera sa priorité ».
Cette déclaration, couplée à l’image d’un diplomate aux allures de militaire, soulève de nombreuses interrogations quant à l’orientation future de la politique américaine en Haïti. Faut-il y voir le signe d’une implication plus directe et musclée des États-Unis dans la lutte contre l’insécurité grandissante et les groupes armés, qualifiés ici de “terroristes” par notre source ?
L’expression “approche pangouvernementale de la politique américaine en Haïti” suggère en effet une mobilisation de toutes les ressources et expertises, y compris celles issues du domaine de la sécurité.
La priorité affichée du rétablissement de la stabilité interroge également sur ses liens avec certaines propositions politiques internes. Travailler à ramener la stabilité est-il, d’une certaine manière, lié à la proposition de “fédéraliser l’île en gouvernorat” avancée par certains “apprentis sorciers constitutionnalistes” ? Si la note de l’ambassade ne fait aucune mention explicite de cette idée, l’objectif commun de stabilisation pourrait potentiellement créer des ponts inattendus entre ces différentes approches.
Cependant, il est crucial de rappeler que l’avenir d’Haïti doit appartenir aux Haïtiens eux-mêmes. Le pays traverse une descente aux enfers depuis plus de quatre ans, sans un soutien réel et tangible de la part de ceux qui se disent ses “amis”. Il est particulièrement préoccupant de constater que les armes et munitions, responsables de tant de deuils dans les familles haïtiennes, proviennent souvent de ces mêmes pays.
Dans ce contexte tendu, la voix de Monopole se joint à celle de ses lecteurs pour lancer un appel pressant : aux neuf responsables du CPT, de la Primature et de la Police Nationale d’Haïti (PNH), il est temps d’enterrer la hache de guerre et de fumer le calumet de la paix. La coopération et l’unité sont plus que jamais nécessaires pour sortir le pays de cette impasse. Le peuple haïtien attend des actions concrètes et coordonnées de la part de ses dirigeants pour enfin retrouver la paix et la stabilité.
DSB/Monopole