La crise ouverte au sein du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) atteint un point de non-retour. Dans une correspondance explosive adressée à ses pairs, le Conseiller-Président Frinel Joseph dresse un constat accablant : le CPT est bloqué en raison de luttes intestines.
Depuis plusieurs semaines, le CPT navigue en eaux troubles. Entre le scandale de la BNC, les accusations publiques entre membres et les dépenses controversées, la structure censée piloter la transition montre des signes évidents d’essoufflement.
“Je constate que le Conseil est bloqué par des luttes intestines”, écrit Joseph, soulignant l’incapacité des membres à dépasser leurs clivages alors qu’il ne reste que huit mois avant l’échéance du 7 février 2026 fixée par l’Accord du 3 avril.
Des partis politiques ont à plusieurs reprises alerté l’opinion publique sur l’irresponsabilité des membres composant cette structure politique d’exception pour mener la transition allant jusqu’à demander la démission des membres. Aujourd’hui c’est la voix d’un conseiller qui sonne l’alarme.
Toutefois, le membre observateur du CPT reconnaît quelques avancées comme la mise en place de deux gouvernements successifs, l’installation du Comité de Pilotage et la formation du CEP Chargé de réaliser le référendum et les élections. Mais ces réalisations sont aujourd’hui noyées dans un climat de défiance mutuelle. Joseph révèle que ses positions sur la présidence tournante et la transparence des dépenses ont été systématiquement ignorées.
Les tensions remontent au scandale de la BNC, lorsque l’actuel dirigeant Fritz Alphonse Jean s’était opposé à la présence des membres impliqués. Aujourd’hui, la roue a tourné : “Kou pou kou Bondye ri”, comme dit le proverbe créole haïtien.
Le Membre observateur du CPT invite les autres Conseillers votants à transcender les clivages internes et à se concentrer sur la mission qui lui est définie par l’Accord du 3 Avril dont l’échéance arrivera le 7 Février 2026, a-t-il rappelé.
La communauté internationale, CARICOM en tête, a pris acte de la situation. Cette sortie publique de Frinel Joseph pourrait bien sonner le glas d’une structure déjà moribonde. Question désormais incontournable : Combien de temps faudra-t-il avant que les funérailles officielles de cette expérience politique ne soient célébrées ?
La Rédaction
