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Le Naufrage Sanitaire d’Haïti : Une Présidence à Neuf Têtes, Sans Une Seule Tentacule

Crédit photo: L'hôpital de l'Université d'Etat incendié par les gangs armés à Port-au-Prince

Le Naufrage Sanitaire d’Haïti : Une Présidence à Neuf Têtes, Sans Une Seule Tentacule

Crédit photo: L'hôpital de l'Université d'Etat incendié par les gangs armés à Port-au-Prince

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La crise sanitaire en Haïti a atteint des proportions alarmantes, révélant une fois de plus l’incapacité criante des dirigeants à répondre aux besoins fondamentaux de la population. Alors que la capitale et ses environs comptaient déjà un nombre insuffisant de centres hospitaliers (à peine plus de 27 pour une zone métropolitaine tentaculaire), on n’en dénombre aujourd’hui qu’une maigre poignée, à peine quatre, encore ouverts. Ce chiffre, déjà sidérant, est une illustration parfaite de l’abandon dans lequel se trouve le système de santé haïtien.

L’insécurité galopante est bien sûr un facteur majeur de cette déchéance. Les violences ont contraint de nombreux établissements à fermer leurs portes, privant des milliers de citoyens d’accès aux soins. Mais la faute ne saurait être uniquement imputée aux gangs. La fermeture des centres de distribution gratuite d’antirétroviraux, essentielle pour les personnes vivant avec le VIH, est un autre coup de massue. Si une partie de ces fermetures est due à l’insécurité, l’autre est directement liée à la décision de l’administration Trump de cesser le financement de certaines institutions caritatives. On peut légitimement critiquer cette décision étrangère, mais qu’en est-il de la responsabilité de nos propres dirigeants ?

Face à cette catastrophe annoncée, où est la planification ? Où sont les mesures palliatives ? Le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) semble flotter au gré des événements, sans cap ni vision. Il est difficile d’imaginer ce département avoir jamais été dirigé par un visionnaire capable d’anticiper les déboires qui, inévitablement, devaient frapper. L’état actuel des choses n’est pas le fruit du hasard, mais l’aboutissement d’une absence chronique de leadership et de stratégie.

Pendant ce temps, l’actuel ministre, loin de se pencher sur les problèmes pressants, semble préférer les voyages et les privilèges. De salon en salon, d’avion en avion, il continue de se délecter des ressources de notre chère patrie avec une gourmandise insatiable, tandis que le peuple souffre et que des vies sont en jeu. La recherche de médicaments pour les personnes infectées par le VIH, un problème d’une urgence capitale, ne semble pas figurer au rang de ses préoccupations majeures.

Cette présidence à “neuf têtes” – une référence à l’instabilité et à la multiplicité des acteurs sans réelle coordination – s’avère être une chimère sans une seule tentacule capable de saisir les problèmes et d’apporter des solutions concrètes. La santé de nos concitoyens est en péril, et l’inaction de nos dirigeants est un crime silencieux.

 

Quand cesseront-ils de tétér les mamelles de la nation pour enfin prendre en charge le bien-être de ceux qu’ils sont censés servir ? La question reste posée, et chaque jour qui passe sans réponse est une insulte de plus à la dignité du peuple haïtien.

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